Les couches lavables souffrent de nombreuses idées reçues qui ont la vie dure. Couches Lavables et Compagnie fait le point sur les préjugés les plus courants et on vous amène des arguments pour les déconstruire.

Les idées reçues sur les couches lavables ont la vie dure…

Notre équipe vous propose des pistes de réponses pour les 3 des idées reçues auxquelles elle est le plus souvent confrontée ! L’objectif est de vous rendre incollable, ou presque, lorsque vous entendrez les phrases suivantes dans la bouche des gens de votre entourage.

1. Les couches lavables, c’est la garantie d’être les mains dans le caca.

2. Les couches lavables, ça n’est pas écologique car ça utilise trop d’eau et d’électricité.

3. Les couches lavables, ça sent mauvais !

Au fait, c’est quoi une idée reçue ?

Attardons-nous tout d’abord sur ce qu’est une idée reçue.

Une idée reçue est une opinion, entre le stéréotype, le cliché et le lieu commun. Elle est souvent très répandue. On la considère très souvent comme démontrée. Elle est toutefois rarement vraie. Les idées reçues sont tellement intégrées dans la société qu’elles sont très difficiles à contrer même s’il s’agit d’énormités !

Avez-vous remarqué que les personnes qui ont le plus d’idées reçues sur les couches lavables sont souvent celles qui ne les ont jamais utilisées, voire n’en ont jamais vues ? Quoi de plus logique : on adore parler de choses que l’on ne connaît pas !

Il est possible toutefois que vous soyez en face d’une personne qui a déjà utilisé et qui a été confrontée à des difficultés dans sa pratique et son quotidien ! Ici, précisément, ce n’est pas du registre des idées reçues, mais bien des retours d’expériences. Différence importante, vous avouerez !

Quand vous cherchez des conseils, préconisations ou recommandations, avouez qu’il est tout de même plus sage de se fier aux retours d’expériences !

Quelle attitude adopter vis-à-vis des idées reçues ?

Revenons à nos idées reçues, à nos pseudos utilisateurs de couches lavables et à leurs représentations imaginaires du sujet.

Pour obtenir de leur part des informations probantes (ou pas), le plus simple est sans doute de les questionner sur leur (non) pratique des couches lavables. C’est l’effet boomerang !

Par exemple, vous pouvez dire : « J’imagine c’est ton expérience de l’utilisation des couches lavables qui te permet de te positionner aussi fermement sur la question ? ». Ce n’est souvent malheureusement pas suffisant pour faire « taire » son interlocuteur ou interlocutrice.

Autre piste : le silence. Le silence est souvent la meilleure des réponses. Mais il est peu satisfaisant, car c’est important de défendre son point de vue ou de justifier ses choix !

C’est d’autant plus vrai que ce sont parfois, voire souvent, les proches qui expriment le plus de réticences à l’utilisation des couches lavables. Qui n’a jamais entendu de la part de son compagnon, mari, copine, belle-mère ou encore mère, des représentations erronées concernant les couches lavables.

Si ni l’effet boomerang ni le silence ne vous conviennent, nous vous proposons alors deux autres options :

  • L’humour : rien de tel en effet que de relativiser l’idée reçue en pointant du doigt ses aspects insolites ou absurdes.
  • Le sérieux : en complément ou à la place de l’humour, pour montrer que vous avez réfléchi à la question et que vous vous êtes allé à la pêche aux informations.

Lavage de main couches lavables

top 1 : c’est la garantie d’être les mains dans le caca

Quelques pistes pour répondre avec humour 

1. C’est bien connu avec les couches jetables, zéro caca…

2. Tu crois qu’il faut que j’achète des gants et un masque ?

3. C’est sûrement mon côté un peu scato qui me fait dire que je vais adorer ça !

Allez, un peu de sérieux !

Comment se passent les changes avec les couches jetables ? À croire que les bébés en couches jetables font de moins gros cacas ou des cacas dont la consistance est différente ! Et d’ailleurs, indépendamment de la quantité ou de la consistance du caca, est-on obligé de mettre les mains dans le caca lorsque l’on change un enfant en couches jetables ? Non !

En cas de caca moulé, tout va bien ! Mais les cacas moulés, ça n’est pas pour tout de suite ! Il faut attendre la diversification alimentaire, patience… En cas de cacas explosifs ou de cacas dont la consistance est molle voire liquide, c’est là que ça se gâte !

Avec les couches jetables, c’est souvent la couche qui permet d’enlever le plus gros. Et avec ce qui reste, comment fait-on ? Les lingettes ou gants de toilette sont là pour faire le boulot. Eh bien, c’est (quasiment) la même chose avec les couches lavables.

Le voile de protection : le sauveur !

Depuis les couches lavables nos grands-mères ou arrière-grands-mères, il y a eu une petite révolution : le voile de protection (appelé aussi papier ou feuille de protection). Il a été conçu justement pour ne pas avoir à mettre les mains dans le caca.

Eh oui, on n’arrête pas le progrès ! Le voile sert en effet à récupérer la totalité ou la majorité des selles de bébé. Cette protection n’est bien entendu pas garantie « anti-caca explosif », mais les couches jetables non plus !

A noter qu’il existe des versions en tissu qui sont lavables et des versions en papier qui sont jetables. Ces dernières peut toutefois être utilisées plusieurs fois tant qu’elles ne croisent que des pipis.

La question qui suit c’est : que fait-on des selles une fois récupérées dans le voile de protection jetable ? Si vous souhaitez prendre soin de votre poubelle et de la planète, vous mettez tout d’abord les selles dans les toilettes.

Et quid du voile de protection ? Vous pouvez le jeter dans la poubelle avec le reste des ordures ménagères. Autre option : le compost destiné aux parterres ornementaux. En effet, il est fortement déconseillé de mettre au compost des excréments humains ou animaux car il y a un risque de prolifération de germes pathogènes.

Alors rassurés ? Le voile de protection permettra donc de récupérer la majeure partie des selles.

Débordement de caca, au secours !

Et si le caca a débordé comment fait-on ?  On rince à la main sous l’eau froide, en frottant tissu contre tissu avant de stocker dans le contenant prévu à cet effet.

Rien de plus ni de moins finalement que le pré-nettoyage ou nettoyage que le débordement du caca de bébé nécessite sur les habits ou sur les draps si on utilise des couches jetables.

Que ce soit avec les couches lavables ou les couches jetables, vous serez à un moment ou un autre confronté au caca de bébé qui n’est finalement que l’étape ultime d’un des mécanismes naturels d’élimination de nos déchets organiques. Rassurez-vous : vous aurez le droit de vous lavez les mains !

La couche lavable, une solution écologique et économique

Top 2 : les couches lavables, ça n’est pas écologique

Plusieurs suggestions pour répondre de manière décalée à cette idée reçue

1. Tu me connais, la planète c’est la dernière de mes préoccupations !

2. J’ai l’intention d’aller les laver au lavoir : j’en ai repéré un pas très loin !

3. Est-ce que tu penses que les couches jetables sont écologiques, elles ?

Et plus sérieusement, existe-t-il des études sur le sujet ?

Au début des années 2000, une étude sur l’impact environnemental des couches est commanditée par l’association Women’s Environmental Network (WEN) auprès d’un consultant (Landbank Consultancy). Elle est publiée en 2003 et donne plusieurs résultats chiffrés.

Ainsi, comparativement aux couches lavables, les couches jetables :

  • consomment 3,5 fois plus d’énergie, 2,3 fois plus d’eau, 8,3 fois plus de matières premières non renouvelables, et 90 fois plus de matières premières renouvelables,
  • génèrent 60 fois plus de déchets solides.

Ce sont ces informations qui sont reprises dans la thèse d’Anne-Sophie Ourth publiée en 2023 et qui fait référence également en la matière.

Une analyse du cycle de vie des couches controversée

Une des études les plus citées est une analyse du cycle de vie (ACV) des couches lavables versus couches jetables, parue en 2005 au Royaume-Uni, et actualisée en 2008.

Cette analyse conclut qu’il n’est pas possible d’établir clairement si les couches lavables ont un moindre impact environnemental que les couches jetables. La conclusion semble sans appel : les couches lavables permettent certes d’éviter la consommation de ressources ou la production de déchets. Mais d’un autre côté, puisqu’il faut laver ces couches lavables, cela consomme plus d’eau et d’énergie que les couches jetables.

Cette conclusion est controversée car les hypothèses retenues semblent déconnectées de la réalité : lavage à 90°, repassage des couches lavables, machine à laver chargée à moitié, séchage exclusif au sèche-linge…

L’Agence française de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME) a publié à plusieurs reprises sur le sujet et soulignant que ce sont avant tout les bonnes pratiques qui déterminent réellement l’impact environnemental. Et notamment :

  • Utilisez une machine à laver performante.
  • Lavez dans une machine à pleine charge.
  • Lavez à basse température.
  • Séchez les couches à l’air libre.
  • Utilisez une lessive éco-labellisée en mettant la juste dose.
  • Ou encore utilisez un service de location, des couches d’occasion.

Le bon sens quoi !

Une nouvelle étude avec des résultats sans appel

En 2013, la société Hamac fait réaliser une analyse de type ACV comparant ses couches aux couches jetables. Le bureau d’études qui la mène est ELO2, expert en ACV et éco-conception. Et les résultats sont époustouflants !

  • 50% de consommation d’eau en moins
  • 93% d’émissions de gaz à effet de serre en moins
  • 80% de consommation d’électricité en moins
  • 90% de consommation de bois en moins
  • 90% d’épuisement des ressources non-renouvelables en moins

Rappelons pour conclure que le nombre de couches lavables nécessaires pour un enfant pendant 2 ans et demi est en moyenne de 20, alors que le nombre de couches jetables est plutôt de l’ordre de 5 000… La quantité de déchets produite est de 50 kg en lavables contre 1 tonne environ en jetable.

Enfin, il ne faut pas oublier que les couches lavables peuvent servir à plusieurs enfants (2 ou 3) si elles sont entretenues correctement. Et là, on en rajoute plusieurs « couches » : les couches lavables surpassent nettement les couches jetables en termes économique et environnemental !

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top 3 : les couches lavables, ça sent mauvais !

Tout d’abord, le second degré pour répondre avec humour

1. À l’inverse les couches jetables, elles sentent la rose, c’est bien connu !

2. Je sais, c’est pour cela que j’ai acheté des masques sur internet : si tu as le nom d’un fabricant en local, je suis preneuse…

3. C’est pour cela que j’ai installé la table à langer dans le garage, ou chez les voisins si vous habitez en appartement.

Et puis de de vrais arguments concernant les mauvaises odeurs

Il n’y a aucune raison pour que les couches lavables sentent plus mauvais que les couches jetables. Les couches jetables sentent vraiment très mauvais : les parents les utilisant sortent d’ailleurs souvent les poubelles à un rythme plus fréquent à cause des odeurs. Le mélange urine et/ou selles, produits chimiques et enveloppe plastique est souvent responsable de ces odeurs nauséabondes !

Les fabricants de couches jetables le savent bien, c’est pour cela qu’ils ajoutent des substances parfumantes aux couches jetables. Pour la petite histoire, ces substances sont souvent allergisantes et irritantes. A ce sujet, vous pouvez  lire l’étude de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Environnement et du travail (ANSES) publiée en 2019.

En ce qui concerne les couches lavables, les résidus de selles sont systématiquement enlevés de la couche pour le stockage avant le lavage. Par conséquent, c’est essentiellement l’odeur d’urine qui subsiste et qui émane de la couche lavable. Cela dépend donc de l’enfant. chacun ou chacune a une odeur de pipi spécifique souvent en lien avec son alimentation ou celle de sa maman via l’allaitement.

Si la nuit, bébé dort 12 heures, ou à défaut de dormir, garde sa couche 12 heures de suite, c’est normal que la couche sente l’urine, surtout qu’il n’y aucun produit chimique pour masquer l’odeur.

Une fois stockée, la couche ne doit plus dégager d’odeur dans la pièce. Si c’est le cas, c’est souvent signe d’un mauvais entretien (stockage ou lavage) et/ou d’un encrassement des tissus.

Dans tous les cas, soyez sûr que la couche jetable rivalise nettement avec la couche lavable en termes d’odeur !


Ressources pour aller plus loin sur les idées reçues

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Crédits photos : Couches Lavables et Compagnie, Slavoljubovski, U Lsyy0qxI99/Pixabay