Vers la continence
Une maîtrise en 3 temps
La première étape dans l’acquisition de la continence est la maturation neurophysiologique. Elle permet à l’enfant de maîtriser ses sphincters et arrive en général entre 1 an ½ et 2 ans. Vient ensuite la maturation intellectuelle lorsque l’enfant comprend les mots (souvent pipi, caca), et commence à faire le lien avec les actes. Puis c’est le tour de la maturation affective et émotionnelle où l’enfant cherche à prendre de l’autonomie.
Même si tout arrive parfois d’un coup, la continence de jour est souvent plus rapidement acquise, en général entre 18 mois et 3 ans. La continence nocturne est plus longue à acquérir par l’enfant et se fait vers 5 ans environ.
Quelques signes que votre enfant est prêt
Pour savoir si votre enfant est prêt, quelques signes peuvent vous mettre la puce à l’oreille :
- Il se tient assis correctement, se relève et marche seul, court, et descend les escaliers sans se tenir.
- Il apprécie les jeux d’imitation au cours desquels il fait “comme les grands”.
- Il est sorti de la période du “non”, il comprend ce qu’on lui demande et exécute les tâches demandées avec plaisir.
- Il manifeste de la gêne dans sa couche quand elle est souillée.
- Il manifeste l’envie de retirer sa couche.
Toutes ces situations peuvent être des signes indiquant que votre enfant est prêt. Toutefois, chaque enfant est différent et cela ne s’applique pas à tous ! 🙂
5 conseils aux parents
1. Ne pas obliger à la continence
Obliger son enfant à être continent ne sert à rien. En effet, l’acquisition de la continence est physiologique et ne résulte pas seulement du bon vouloir de l’enfant. Son corps et son cerveau doivent être prêts à cette évolution. De plus, cela peut générer du stress chez l’enfant, ce qui ne l’aidera pas à réussir cette étape.
2. Ne pas s’inquiéter
Si votre enfant tarde à acquérir la continence, ne vous en faites pas ! Chaque enfant est différent, de ce fait aucun ne progressera à la même vitesse. Les chiffres que vous pouvez trouver sur internet (et aussi dans cet article) ne sont que des moyennes et non des normes à absolument respecter. Ne vous inquiétez pas s’il y a des périodes de régression pendant le processus d’acquisition, c’est tout à fait normal !
3. Eviter les menaces, les punitions ou le chantage
“Tu as fait pipi dans ta culotte, tu n’auras pas de dessert”, “Si tu vas au pot tout seul, je t’achèterai ton jouet”. Que ce soit des menaces, des punitions ou des chantages, ces méthodes sont à éviter.
En effet, un système de récompense matérielle ou de désapprobation catégorique ne fera que retarder le processus d’acquisition de la continence. Un enfant qui se sent humilié car il n’a pas respecté les consignes aura alors plus de difficultés à se rendre sur le pot par peur de refaire une erreur. L’enfant qui se voit récompensé d’un bien matériel à chaque réussite ne saura plus identifier correctement ses besoins.
Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas le féliciter ! Vous pouvez évidemment le féliciter de sa réussite (sans trop en faire) afin de l’encourager.
4. Lui mettre des vêtements adaptés
Pour que ce soit plus simple pour l’enfant de se rendre aux toilettes tout seul, n’hésitez pas à lui mettre des vêtements faciles à retirer comme des pantalons élastiques à la taille qui se baissent facilement, des vêtements à gros boutons pour qu’il arrive à les enlever sans peine.
5. Expliquer à l’enfant comment ça fonctionne
Il est important d’expliquer à l’enfant comment fonctionne le pot (ou le réducteur posé sur les toilettes). Montrez lui comment se positionner, avec une poupée ou une peluche, en lui expliquant où iront ses urines ou ses selles. Cela permettra qu’il ne panique pas devant la première chasse d’eau.
La méthode Montessori pour l’acquisition de la continence
La méthode Montessori se concentre sur la motivation de l’enfant et sur la fierté qu’il peut éprouver à être autonome. Elle est basée sur le respect du rythme de l’enfant qui est accompagné dans son apprentissage par les adultes. Vous pourrez savoir si l’enfant est prêt à entamer le processus vers la continence en observant votre enfant. Il peut manifester des signes que nous avons évoqués plus haut ou d’autres encore : vous êtes les plus aptes à les reconnaître.
La méthode Montessori relève beaucoup de l’explication, de l’observation et de la patience. Voici ce qu’on a retenu :
- L’enfant imite naturellement les adultes, alors s’il commence à s’inviter aux toilettes avec vous, laissez le observer afin de lui montrer et de lui expliquer comment cela fonctionne. Oui, la vie privée en tant que parent est quasiment inexistante.
- Faites-le participer aux moments de change : jeter la couche, la retirer, etc.
- Profitez du moment du change pour lui expliquer ce que vous faites afin qu’il puisse assimiler toutes les étapes et qu’il comprenne le fonctionnement de son corps.
- Au moment de l’habillage et/ou du déshabillage, faites-le participer activement afin qu’il réussisse à le faire seul, ce qui sera bénéfique lorsqu’il voudra aller aux toilettes tout seul.
- Placez un pot dans chaque salle de bain/toilettes avec un panier où il pourra trouver des culottes propres, du papier toilette et un seau/sac pour qu’il puisse y déposer ses culottes sales. Cela lui permet d’essayer de se débrouiller tout seul avec tous les outils à sa disposition. Laissez-lui des vêtements propres à disposition afin qu’il puisse se changer s’il en ressent le besoin.
- Laissez-lui un accès facile au lavabo, avec un petit escabeau par exemple, afin qu’il puisse se laver les mains après avoir fait ses besoins.
- Utilisez une culotte d’apprentissage comme cela, si une fuite arrive, elle absorbera l’essentiel, mais l’enfant aura tout de même cette sensation d’humidité.
- Emportez le pot avec vous quand vous vous déplacez à l’extérieur afin de ne pas casser la routine. A noter qu’il existe des pots pliables.
- Il est préférable d’utiliser un pot plutôt qu’un réducteur de toilette pour que l’enfant se sente sécurisé.
- Évitez les mots négatifs comme “tu sens mauvais”, “c’est sale”, “tu es sale”, etc. Ces derniers lui feront se sentir humilié et peuvent lui créer des blocages par la suite.
Les culottes d’apprentissage
Quel usage ?
Les culottes d’apprentissage sont très utiles pendant le processus d’acquisition de la continence. En effet, elles pourront servir de transition entre les couches lavables et les sous-vêtements normaux, tout en retenant les petits accidents qui peuvent arriver. Grâce à celles-ci, votre enfant se sentira valorisé car il peut faire “comme les grands” tout en étant protégé.
Attention, ce ne sont pas des couches ! Elles reçoivent sans souci un petit accident ou un pipi mais pas plus. Si votre enfant ne verbalise pas encore le fait que sa couche est souillée, c’est peut-être un peu tôt. 🙂
Comment bien les choisir ?
Il est essentiel de choisir des culottes d’apprentissage à la bonne taille afin que votre enfant n’ait aucun problème pour les retirer de lui-même sans votre aide. Certains parents préfèrent ne pas passer par cette solution de transition et passent de la couche au pot directement. C’est à vous de voir ce qui convient le mieux à votre enfant !
L’Atelier des Langes propose sur sa boutique en ligne quatre tailles de culottes d’apprentissage, confortables et faciles à mettre et à retirer pour l’enfant.
Nous espérons avoir pu répondre à toutes vos interrogations. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à participer aux ateliers gratuits que nous proposons chaque semaine.
Sources consultées
La continence
- Sphincter : anatomie et rôle
- Aller aux toilettes, c’est parfois plus compliqué qu’on ne pense !
- Acquisition de la propreté : le point de vue d’une psychomotricienne
- L’étape de la propreté
- Acquisition de la propreté chez le jeune enfant
- Apprentissage de la propreté : à partir de quel âge ?
- Acquisition de la propreté chez l’enfant
Méthode Montessori
- L’acquisition de la propreté selon la méthode Montessori
- L’apprentissage de la propreté selon Montessori
- L’apprentissage de la propreté de A à Z avec Montessori
- L’apprentissage de la propreté selon la pédagogie Montessori
Crédit photo : Bambinex